En 2021, tout redémarre après la crise sanitaire de l’année dernière. Seulement voilà, tout le monde ne se contente pas de reprendre la route du bureau : les 11 et 12 septembre au Château de Selles-sur-Cher, 5 passionnés de musique ont décidé de fêter ça en grandes pompes. Eco-responsabilité, ouverture d’esprit et musique électronique, ce Focus Partenaire est dédié au Tendrestival, qui à pour ambition de donner en un week-end à son public toute la convivialité qui a tant manqué pendant cette période de distanciation sociale.
La genèse du projet
A la base, Tendrestival est une association fondée par 5 amis vers la fin d’été 2020. Le président de l’association Alexandre Martineau nous explique que la volonté part majoritairement du confinement, où la sociabilité et l’interaction humaine ont manqué à beaucoup de monde. Toutefois, les fondateurs ne se sont pas contenté de se retrouver autour d’un verre pour fêter le déconfinement, ils ont plutôt décidé d’organiser de quoi le faire fêter à d’autres : « On est une belle bande d’actifs, nous dit-il, on aime faire plein de choses ».
Vite rejoints par 20 membres supplémentaires, l’association qui n’était à la base « purement qu’un moyen d’organiser le festival » s’est vite changé en une petite communauté vivante où échange et ouverture d’esprit sont les maîtres-mots. Bien que simple, Alexandre nous explique qu’une réelle organisation s’est mise en place, comprenant différent pôles tels que pour la Communication, la Logistique ou évidement pour le Développement Durable. Pourtant, outre cette structuration, le vrai cœur de l’association reste son idée de base, partagée par tous, qu’est le lien humain : « Tout le monde se sent à l’aise et libre de s’exprimer dans l’asso, et c’est ce qu’on cherche à transmettre dans cet évènement. C’est une vraie aventure humaine. ».
C’est dans la continuité de cette pensée qu’on été posées les bases du Trendestival.
Le festival hyper-local aux sonorités du monde entier
Durant deux jours, à 2h de Paris, vont se succéder sur scène des artistes de tous styles et tous horizons. House, acoustique, rap, ambient ou electro, il y en a pour tous les goûts. Cela dit, l’évènement à pour ambition bien plus que de rassembler des artistes talentueux.
Interrogé sur le but réel du festival, Alexandre nous répond que :
« L’enjeu va bien au-delà du contexte post-Covid. On est vraiment sur une idée de : comment tu veux passer un week-end où tu vas retrouver des gens que tu ne connais pas, qui n’ont pas ton âge, autour de concerts et de découvertes, gastronomiques ou autres. On est tous des habitués des festivals et des concerts, et on sait que généralement tu en ressors avec un plus grand espoir en la société. ».
Pourtant, les début n’ont pas été des plus simples. Ayant contacté plusieurs lieux sans se borner à une région particulière, l’association a finalement noué un accord avec le château de Selles-sur-Cher. Alexandre nous explique qu’aucun des membres ne vivant à proximité, il a rapidement fallu mettre en place des objectifs et une organisation solide, mais que le territoire leur est apparu comme possédant un énorme potentiel : « On parle quand même d’un château qui a plus de 1000 ans d’histoire, dans une ville qui en a 1500. ».
Dans ce lieu contrastant à souhait avec les sonorités qui vont y résonner, la part belle est donnée à la proximité, humaine comme géographique. La pensée phare du week-end sera la volonté de créer du lien naturellement entre les participants, sans forcer par le contexte. « On sait que certains festivals interdisent les téléphones par exemple, on ne veut pas être dans cette optique. On compte sur chaque participant pour s’approprier les lieux et se retrouver autour de découvertes communes. ».
Ces découvertes, justement, seront l’autre axe principal du festival, qui compte non seulement divertir mais aussi sensibiliser.
Les sujets abordés
Le développement durable
Résolument éco-responsable, l’évènement a tout mis en place pour réduire au maximum son impact écologique. Circuit court, tri et recyclage des déchets produits, production locale. De la sélection des prestataires jusqu’à la logistique post-manifestation, tout a été pensé pour mettre en valeur les terres locales et les impacter le moins possible.
A ce sujet, Alexandre nous explique que « Concrètement, un festival ce n’est par définition par du tout écologique. Ça crée du déchet, ça fait venir de loin beaucoup de personnes, on ne peut pas complètement annuler l’empreinte écologique de ce genre de manifestation. Par contre ce qu’on peut faire, et qu’on a fait, c’est de sélectionner tous les prestataires pour la nourriture et les boissons dans un rayon de 100km autour de la ville. Comme ça, non seulement on fonctionne en circuit court, mais on fait aussi découvrir la richesse du terroir local. En plus, tous les déchets organiques produits seront convertis en bio-énergie avec l’aide de producteurs du coin. ».
Ajoutons à ça la présence de La Fresque du Climat pour animer des ateliers d’échange et de réflexion, et l’objectif « éco-responsable » est pleinement rempli.
La Tendresse façon Tendrestival
L’autre sujet principal que l’évènement souhaite aborder sera traité par une seconde association partenaire, l’association Consentis.
Ayant un but de prévention et sensibilisation aux problèmes de consentement en milieu festif, ses membres seront présents pour échanger autour de ce sujet « trop peu évoqué par rapport à l’ampleur réelle du problème », nous dit Alexandre. La Tendresse dont le Tendrestival tire son nom est un subtil mélange de respect, de joie d’être ensemble, de bienveillance et de volonté de partager avec l’autre. A cette fin, Alexandre affirme que : « On est vraiment content de faire ça dès la première édition. Ça appuie énormément notre concept et l’idée qu’il porte qui est de rencontrer, découvrir des gens, le tout dans la tranquillité et l’ouverture d’esprit ».
L’organisation
A quelques jours maintenant de l’évènement, un sacré chemin a été parcouru. Se rappelant des débuts de l’aventure il y a à peine un an, Alexandre met les choses en perspective :
« La première idée c’était : on a un lieu dans le Loir-et-Cher, on ne connaît personne sur place donc on doit trouver un équilibre budgétaire pour s’organiser. On était parti sur un objectif de 600 – 700 places, aujourd’hui on est à plus de 1000 vendues.
Interrogé sur les difficultés du projet, il répond que, vu que personne ne vivait sur place on devait se retrouver certains week-end autour du lieu. C’était beaucoup de boulot, mais à chaque fois on repartait blindés à 4000 %. Petit à petit on a réussi à tout mettre en place et là, en pré-manif, on voit tout qui se concrétise, en plus d’avoir aussi 60 bénévoles de plus pour nous aider à gérer l’évènement. On a une grosse satisfaction pour la programmation, ça a été énormément de travail mais on en est fiers. Ça vient peut-être un peu du redémarrage, mais surtout de la crédibilité du projet qui a permis ça et tout le monde est motivé et impliqué.
[…] Dans la projection concrète de ce qu’il reste à faire, on est bien. Tout est en place et tout le monde est monté à bloc. ».
Et après ?
Pourquoi pas une 2e édition
Nous avons voulu en savoir plus, et il apparaît que beaucoup des organisateurs seraient partants pour envisager une seconde édition si celle-ci est un succès. Le président de l’association se projette sur l’idée de, potentiellement, vraiment s’approprier le territoire et y ancrer le projet. Si on imagine que celle-ci est une édition d’été, pourquoi pas une édition d’hivers. Si ce week-end est une réussite, pourquoi pas des partenariats durables avec les producteurs locaux.
Non seulement les membres de l’association semblent optimistes, mais les artistes, prestataires et propriétaires des lieux également.
« L’asso reçoit des demandes de producteurs qui veulent produire sur place, de photographes professionnels intéressés pour couvrir l’évènement, ou même simplement des mails d’encouragement de la part de personnes qui croient en notre projet. Ça fait vraiment plaisir, donc oui, si tout se passe bien, il n’y a aucune raison qu’on ne réitère pas dans un future proche. Et puis, une 2e édition serait par définition plus simple à organiser que la première. »
Aller encore plus loin
Lorsque nous avons demandé si l’association avait à vocation d’évoluer et de se diversifier, Alexandre répond que : « C’est pas exclu du tout. Il y a des sujets qui nous tiennent à cœur et qu’il faut soulever. Par exemple sur le développement durable, pourquoi pas organiser des week-ends ou des conventions sur des questions type Qu’est ce qu’un évènement Développement Durable ? Aussi, on aura Consentis sur place et c’est vraiment cool, mais on aimerait également travailler sur la réinsertion. Avoir un moment comme celui-ci avec des bénévoles, des prestataires qui tournent, il y a vraiment moyen de bosser avec des assos qui travaillent dessus. Pour cette première édition il a fallu faire des choix, mais c’est une volonté forte pour la suite.
Dans tous les cas, on cherche comment décliner tout ça. C’est sûr qu’il y a des choses à faire, des gens qui ont des idées, et sujets à traiter. »
En bref, si vous cherchez des produits locaux, de la bonne musique, le tout dans la bienveillance et l’éco-responsabilité, rendez-vous les 11 et 12 septembre au Château de Selles-sur-Cher.
De notre côté on garde un œil attentif et on attend impatiemment la suite.